BILAN DE LA SAISON 2004/2005
L'HEURE DU BILAN EST ARRIVÉE
Le rideau s'est levé sur la saison de CFA, Toulon accède directement au national; Rodez, deuxième, devra attendre un éventuel repêchage administratif pour savoir si oui ou non l'équipe aveyronnaise jouera en national la saison prochaine.
Les Aveyronnais ont certes manqué leur final après cette lourde défaite à Martigues mais ils ne doivent pas oublier la saison pleine de prouesses et de promesses qu'ils ont réalisée, leur formidable parcours en Coupe de France et leurs 32es de finale perdues de justesse contre le FC Metz, pensionnaire de ligue 1. Promus après une saison en CFA 2 où l'équipe ruthénoise avait été en tout point dominatrice, les hommes de Régis Brouard sont parvenus, à l'échelon supérieur, à faire trembler pas mal d'équipes de la très difficile poule du Sud-Est en se plaçant assez rapidement comme l'un des prétendants à l'accession finale. Toulon, Gap, Le Pontet, Martigues et Rodez vont s'en donner à cur joie mais Toulonnais et Ruthénois vont, au fil des matchs, prendre l'ascendant sur leurs autres adversaires. Les Aveyronnais, durant cette saison longue et éprouvante, que cela soit physiquement ou mentalement, auraient pu, à certains moments de la saison, prendre un avantage décisif sur les Varois. Mais le football est fait de surprises et n'a jamais été réputé pour être une science exacte.
PLUSIEURS ÉTAPES
Jusqu'à la mi-novembre, les hommes de Régis Brouard vont se forger une solide réputation en devenant non seulement le principal adversaire de l'ogre toulonnais mais aussi en devenant la meilleure attaque de CFA. Les Ruthénois vont réussir leur premier pari : conquérir à nouveau leurs supporters.
Mais, à ce niveau, rien n'est acquis. Les équipes adverses vont apprendre à décortiquer le jeu «sang et or» et vont enfin trouver la parade. À la mi-novembre, les Agathois, contre toute attente, vont parvenir, à dix contre onze, à arracher dans les toutes dernières minutes de la rencontre un inespéré match nul à Paul-Lignon. Le jeu fermé et ultradéfensif des Agathois a marqué les esprits, va faire des émules. Ainsi, on découvre que Rodez a du mal à jouer contre des équipes qui refusent le jeu. Cette constatation va se confirmer à maintes reprises. Le Pontet, Fréjus, encore Agde, lors du match retour, vont empêcher les Ruthénois de marquer des points importants qui, aujourd'hui, manquent lors du décompte final. Dans le même temps, les Ruthénois, en pleine période Coupe de France, vont faire du sur-place en championnat en concédant la bagatelle de six matchs nuls consécutifs. De son côté, Toulon, aussi brillant en coupe, va, insensiblement, avoir du mal à creuser l'écart et va même céder du terrain à ses adversaires. Le jeu ruthénois va alors évoluer. Tactiquement et dans son intention de jeu, l'entraîneur Régis Brouard va apporter quelques retouches qui vont permettre à son équipe de retrouver un second souffle. Après un brillant succès à Bourg-Péronnas, les coéquipiers de Fabrice Pereira vont renouer avec les victoires et, petit à petit, vont non seulement prendre la première place aux Varois mais aussi augmenter leur avance au classement général. Il va y avoir jusqu'a trois points d'avance en faveur des Aveyronnais. La dernière ligne droite semble être une formalité mais deux déplacements, l'un à Marseille et l'autre à Monaco, vont permettre à Toulon de refaire son handicap, de reprendre son leadership. Les joueurs varois de Jean-Louis Garcia ne lâcheront plus prise. Les «sang et or » ont laissé passer leur chance. Malgré une lutte pour revenir et une victoire pleine de courage sur le terrain de Gap, les joueurs ruthénois ne parviendront pas à prendre le meilleur sur Fréjus lors de leur dernier match de la saison à Paul Lignon, laissant ainsi Toulon terminer premier à une journée de la fin du championnat.
UNE SAISON EXEMPLAIRE
Même si les « sang et or » peuvent nourrir quelques regrets, ils ne doivent pas oublier leur saison exemplaire. Personne, hormis peut être leur entraîneur Régis Brouard, ne les voyait en si bonne posture. Durant deux saisons, Régis Brouard, avec l'aide des deux présidents Jean-Louis Gayrard et Joël Pilon, a redonné vie à un club qui, il n'y a pas si longtemps que cela, était au bord de la division honneur.
Brouard, partant pour Nîmes, va laisser un grand vide derrière lui mais le club possède aujourd'hui une telle aura qu'il devrait encore nous enchanter lors des futures saisons. Franck Rizzetto est maintenant aux commandes sportives, un recrutement va se faire (le libéro Quévédo , en provenance de Sète, a signé). Un attaquant gaucher est recherché pour remplacer Franck Rizzetto. L'avenir se construit avec le secret espoir d'un repêchage administratif en national.
Jean-Philippe CAZALS.
© LA DÉPÊCHE DU MIDI, LUNDI 6 juin 2005